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L’énergie tirée des forêts….

04 Nov

L’énergie tirée des forêts polluerait plus que le charbon

Bien sûr, les arbres sont bénéfiques à l’environnement. Ils absorbent du CO2, contribuent à la biodiversité, repoussent la désertification, régulent le cycle de l’eau et protègent les sols. Pourtant, au contraire du solaire, de l’éolien ou de la géothermie, la combustion de bois pour produire de l’énergie génère des pollutions, et pas des moindres : plus que l’utilisation d’essence ou de charbon ! Ce sont les conclusions d’un nouveau rapport de Greenpeace, intitulé De la biomasse à la biomascarade, qui conclut que la ruée vers l’or vert est néfaste tant pour les forêts que pour le climat, alors qu’une Bourse de la biomasse a ouvert à Amsterdam jeudi 3 novembre.

La biomasse, c’est l’ensemble des matières organiques d’origine végétale ou animale (arbres, arbustes, souches, racines et feuillages) qui peuvent être transformées en une source d’énergie par combustion (bois énergie), méthanisation (biogaz) ou transformations chimiques (biocarburant).

Alors que les réserves de carburants fossiles déclinent et que le prix de l’essence s’accroît, la source d’énergie tirée des arbres prend de l’ampleur, notamment au Canada. Ce pays est en effet, avec 33 usines de production de granules, le quatrième plus grand producteur après les Etats-Unis, l’Allemagne et la Suède, et le deuxième plus grand exportateur au monde (1,2 million de tonnes exportées en 2010 vers l’Europe, soit une augmentation de 700 % en huit ans). Selon la Wood pellet association of Canada la capacité de production canadienne de granules devrait encore augmenter de dix fois d’ici 2020.

Car si la bioénergie forestière servait traditionnellement à la production locale de chaleur et d’électricité afin d’alimenter les usines de sciage et de pâte et papiers en utilisant les résidus des usines, les fabriques à petite échelle ont aujourd’hui laissé place à un usage industriel à grande échelle des forêts naturelles pour la production d’énergie. Plusieurs provinces encouragent ainsi, à coup de subventions, des projets de centrales thermiques alimentées avec des copeaux de bois, comme celle de Williams Lake en Colombie-Britannique, ou de larges programmes de recherche pour produire de l’éthanol pour les véhicules avec du bois.

Le problème, pour Greenpeace, c’est que contrairement à ce que prétendent les autorités et les entreprises, la combustion des arbres n’est pas « carboneutre », autrement dit, elle ne présente pas de bilan neutre des émissions de dioxyde de carbone (CO2) et plus généralement de gaz à effet de serre.

A l’appui de ces accusations, l’ONG sort la calculatrice. Première volée de bois vert pour l’environnement : la production d’électricité et de carburant à partir d’arbres contribue à la destruction des forêts. Tous les arbres coupés en 2008 dans quatre provinces (Ontario, Québec, Manitoba et Nouveau-Brunswick), soit 47 millions de mètres cubes, ont seulement contribué à hauteur de 3,4 % de la production totale d’énergie primaire (chauffage et électricité) du pays. Et pour fournir ne serait-ce que 15 % de la production électrique canadienne, il faudrait brûler l’équivalent de tous les arbres coupés en 2008 au Canada (147 millions de m3).

Quant au biocarburant, plus de 560 000 arbres devraient être coupés chaque jour pour produire assez d’éthanol pour alimenter l’ensemble des voitures canadiennes. Au total, les nouvelles politiques en faveur de l’industrie de la biomasse auront pour effet de plus que doubler les prélèvements annuels de bois, estime l’ONG. Ce rythme réduit au final en cendres la possibilité pour la forêt boréale de totalement se régénérer.

Au-delà de la déforestation, c’est le climat mondial qui trinque. Ainsi, « les centrales électriques nord-américaines fonctionnant à la biomasse émettent jusqu’à 150 % de plus de CO2, 400 % de plus de monoxyde de carbone irritant pour les poumons, et 200 % de plus de particules fines qui causent l’asthme que celles à charbon pour produire la même quantité d’énergie », affirme le rapport. Or, les émissions provenant de la bioénergie forestière ne sont pas comptabilisées parce que les autorités la considèrent à tort comme neutre en émissions de CO2. En réalité, selon le rapport, elles s’élèvent à 40 mégatonnes par an, chiffre qui dépasse celles du parc automobile canadien en 2009.

En ce qui concerne la santé, le rapport écrit : « Bien que la technologie se soit grandement améliorée avec l’usage de filtres à air sophistiqués et de très hautes températures de combustion, la fumée de bois contient toujours au moins cinq carcinogènes humains connus et au moins 26 produits chimiques qui appartiennent à la catégorie des polluants atmosphériques dangereux. »

En 2007, le CNRS avait confirmé une partie de ces résultats : l’institut de recherche affirmait ainsi que 50 à 70 % de la masse de la pollution particulaire en composés carbonés provenait de la combustion de biomasse, et ceci partout en Europe et aussi bien pour les masses d’air étudiées près du sol qu’en altitude.

En conclusion, Greenpeace ne fait bien entendu pas l’apologie du charbon ni d’aucune énergie fossile, mais estime que l’énergie tirée de la biomasse ne doit pas être considérée comme renouvelable et doit rester à petite échelle, par exemple pour fournir chaleur et vapeur à une usine de papier en brûlant de la sciure et des écorces. L’ONG demande par ailleurs un moratoire sur les nouveaux projets bioénergétiques et la révision des projets existants, l’interdiction de la récolte d’arbres entiers et l’abandon du principe de « carboneutralité » concernant la biomasse.

commentaire:

il n’y a pas de vérités absolue aussi bien en politique quand matière d’écologie si les arbres sont reconnus comme étant bénéfiques à la planète ils n’en demeurent pas moins être organiques qui réagissent et interagissent avec leur environnement .

 

 
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Publié par le novembre 4, 2011 dans Uncategorized

 

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